Décision

Décision n° 92-1156 SEN du 5 novembre 1992

Sénat, Réunion
Rejet

Le Conseil constitutionnel,

Vu la requête n° 92-1156, présentée par M. Emile CHANE-TOU-KY, demeurant à Saint-Denis (Réunion), enregistrée au secrétariat général du Conseil constitutionnel le 6 octobre 1992 et tendant à l'annulation des opérations électorales auxquelles il a été procédé le 27 septembre 1992 dans le département de la Réunion pour la désignation de trois sénateurs ;

Vu la Constitution, notamment son article 59 ;

Vu l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;

Vu le code électoral ;

Vu le règlement applicable à la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour le contentieux de l'élection des députés et des sénateurs ;

Le rapporteur ayant été entendu ;

1. Considérant, en premier lieu, qu'il résulte de l'article R. 157 du code électoral que, pour le deuxième tour de scrutin des élections sénatoriales, la commission de propagande n'a pas d'autre obligation que de mettre en place des bulletins en blanc ; qu'elle n'a pas notamment à veiller à ce que les bulletins imprimés au nom des candidats lors du premier tour et restés en lice au second tour soient mis à la disposition des électeurs ;

2. Considérant, en second lieu, qu'il n'est pas établi que les bulletins imprimés au nom de M. Chane-Tou-Ky et non utilisés au premier tour de scrutin aient été ou « volés » entre les deux tours ou « jetés » pendant les opérations de scrutin ;

3. Considérant enfin que le requérant n'apporte aucun élément de preuve à l'appui de ses allégations selon lesquelles le déroulement du scrutin aurait été marqué par des fraudes organisées ;

4. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que la requête susvisée doit en tout état de cause être rejetée,

Décide :
Article premier :
La requête susvisée de M. Emile Chane-Tou-Ky est rejetée.
Article 2 :
La présente décision sera notifiée au Sénat et publiée au Journal officie ! de la République française. '

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 5 novembre 1992, où siégeaient : MM. Robert BADINTER, président ; Robert FABRE, Marcel Rudlof, Georges ABADIE, Jean CABANNES, Jacques LATSCHA, Jacques ROBERT et Mme Noëlle LENOIR.

Journal officiel du 8 novembre 1992, page 15467
Recueil, p. 103
ECLI : FR : CC : 1992 : 92.1156.SEN

Les abstracts

  • 8. ÉLECTIONS
  • 8.4. ÉLECTIONS SÉNATORIALES
  • 8.4.6. Opérations électorales
  • 8.4.6.3. Déroulement du scrutin
  • 8.4.6.3.5. Mise à la disposition des électeurs des bulletins et enveloppes
  • 8.4.6.3.5.1. Bulletins

La commission de propagande n'a pas à veiller à ce que les bulletins imprimés au nom des candidats lors du premier tour de scrutin et restés en lice au second tour soient mis à la disposition des électeurs. Dès lors qu'il n'est établi ni que l'absence de tels bulletins provient de ce qu'ils auraient été " volés " ou " jetés ", ni que le déroulement du scrutin aurait été marqué par des fraudes organisées, le requérant n'est pas fondé, pour ce motif, à demander l'annulation de l'élection.

(92-1156 SEN, 05 novembre 1992, cons. 1, 2, Journal officiel du 8 novembre 1992, page 15467)
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